lundi 20 avril 2009

Chefchaouen, 20 avril 2009


mon blog est en panne.
J'aurais envie de vous écrire comment cette connasse de l'hotel de pont de beauvoisin s'est reveillée avec deux barbus qui mitraillaient sa propriété. Mitraillaient a grandes raffales de photos, precisons. Et comment elle s'est mise a paniquer quand on lui a suggeré qu'on etait deux critiques du routard. Mais on m'a vulgairement plaqué au téléphone, hier, a 6000 kil de chez moi. Cheap shot. J'ai le coeur gros. M'sens inutile dans cette medina aux remugles de haschisch.
J'aurais envie de vous raconter comment nous avons traversé la Mediterranee sur un bateau plein de Marocains qui rentraient au bled. Vous raconter la danseuse du ventre qui ondulait comme le serpent de la genese. Et ce commissaire de bord infiniment triste. Un Malaussene, un vrai. Un bouc_emmissaire professionnel. Comment tout le bateau le pourchassait. Comment il nous a arreté et pratiquement foutu aux fers parce qu on filmait les douanes du bateau. Et comment il a finit par nous raconter sa melancolie. Comment il nous a invité a souper au carré des officiers, avec le commandant. Un type charmant, grand navigateur du st-laurent et du monde entier. Comment ce dernier nous a parlé de l'ortodromie en nous saoulant avec un sublime vin marocain qui goutait l'andalousie mauresque. Comment chaque gorgee se dessinait en bouche a la maniere du ventre de la danseuse. Mais ca me donnerait soif. Deja que j ai LA Soif, comme dirait la Stephe. Une soif de Khayyam. Mais, a l instar du grand poete perse, les mahometans du lieu n ont guere de penchant pour la dive ivresse. Ici, a chaouen, le peu de bieres et de vin sur lesquels on peu rabattre son exquise ivrognerie sont aussi chers que mauvias.

J'aurais envie de vous raconter comment nous avons debarque a tanger. Comment nous nous sommes infiltres dans un bar de marins et de voleurs balaffres a la lame facile. Au rire gras et combien franc. Vous parler de l'oiseau du bar, completement camé par les jaunes volutes du kif et du haschisch, qui chantait son buzz avec des sifflements erratiques... bizarrement ventriloques. Mais ce putain de clavier est en arabe et je peine a faire coincider mes doigts avec les beats de DRE qui defoncent mon tympan.
J aurais envie d etre chez moi. Sentir que je controle un tant soit peu les aleas de ma vie debraillee. Malheureusement, je suis a l autre bout du monde et je regarde partir a vau-l'eau tous les leitmotivs et realisations qui m ont groundé chez moi depuis 5 ans. Qui m'ont fait ravaler la vertigineuse et atavique ivresse de l'ailleurs qui s intime en moi depuis que je Suis.
Mais. Ce sont des épisodes pittoresques qui m'allaient bien quand je savais un peu ou j allais. J'avoue que ca me fuck un peu toute cette histoire. L'avais pa vu venir. Et je me sens un peu paumé dans ce vaste monde, circonstantiellement au maroc. Je sais plus ou je dois aller. Physiquement comme mentalement.
Ceci etant dit, Hier j ai fait un reve etrange qui m a fait grand bien. Il y avait un grand soleil, des jeunes filles nues(ce qui est toujours tres agreable) et un vieillard berbere sans age ni visage. Avoir voulu inventer, je pense que j aurais pas trouve plus con comme image. On dirait un mauvais bouquin de paolo coelho. Mais bon, malgre le ramassis de clichés, ca m'a fiat du bien. M'a rappellé que j'ai toujours eu l'immense privilege existentiel de la Baraka - mot sans possible traduction qu'on resume trop etroitement a un concept entre la grace et la chance. Qui me rappelle que, contrairement aux hordes de desherites du monde et du ciel, j'ai un soleil et mille chemins possibles devant moi... (Je regarde ici les jeunes, errés d'un touriste a l'autre en esperant leur soutirer quelques minables dirhams. Tout ca pour survivre jusqu au prochain touriste. Je trouve ca triste. Et je me trouve un peu con de me poser autant de question.)
Ca va peut etre vous decevoir, mais je m'en vais donc de ce pas vers le Parador, le 4 etoiles le plus thrash que j ai vu de ma vie, cracher impunement le salire d une semaine de travail du marocain moyen. J'irai boire du mauvais vin en l honneur de Dyonisos, saint patron des pochetrons et des poetes. De l'inspiration inutile et esthetique. Et, comme au debut de ce blog, si jamais je tombe sur un peu d opium, je n ecouterai pas mon copain Alex, et je fumerai dans une de ces longues pipes les vapeurs les plus delicieuses qui soient. Etiolerai le reste de mon amour sur des putains chimeriques. Et serai las, lache et lascif. Comme disait le luthier, en frappant toujours - et sauvegement - sa lampe de chevet avant de l allumer: Violence, ensuite psychologie.
J irai donc, par la suite, me laver au hammam. Me decrasser le corps et l esprit de toutes mes conneries. En sondant les vapeurs introspectives du calderium a la recherche d'un nouveau plan de match, en quetes de nouvelles voluptés ontologiques...
So... on se rvoit sur la route. God knows where.

2 commentaires:

Alex a dit…

Tu ne comprends pas que je te manipule depuis le début. Tout ce que je te dis de faire, tu ne le fais pas... Comme les souris de labo dans le hitchhiker's guide to the galaxy qui contrôlent le genre humain... Allez vieux, fume tout ce que tu peux, tant que tu continues d'écrire comme ça.

-Alex

Sebastien Gauthier a dit…

Et puis... le hammam!?!
Tu t'es-tu fait masser par un tellak???
On voudrait bien connaitre la suite, bien que ce soit un peu difficile de faire la distinction entre le vrai et l'irréel...

À bien...
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ASebG